Ce OneShot est le premier que j'écris. Enfin, le premier, pas vraiment, disons qu'avant j'écrivais exclusivement du yaoi (que je ne suis pas sûre de poster sur le fo'). Directement inspirée d'une interview de Bill et Tom, de 'Spring Nicht, 'Schwarz' et 'In die Nacht'. Bonne lecture ;)
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Comme la vie peut sembler vide de sens. Deux semaines. Deux semaines que tout est fini. Tokio Hotel n’est plus, et ne sera plus jamais. Le noir entoure ma vie à présent. Et pourtant. Comment aurais-je pu penser que ça se terminerait ainsi ? Jamais je n’aurais pu l’imaginer. Ce concert avait été si parfait. Une voiture. Une minute qui semble durait des heures. Un choc. Et tout ce me vient à l’esprit désormais, c’est la lettre d’une fan. Pitoyable non ? Non. Cette lettre m’a tellement touché…
« Tout ce que je viens à vous dire, c’est un simple ‘merci’. Merci pour tout ce que vous faites. Vous chantez un monde libre, tout en traitant de problèmes réels. Je n’ai jamais autant admiré un groupe. Votre musique me fait vibrer. Et elle m’a aidée. Elle m’a aidée lorsque j’allais mal, lorsque plus rien n’allait. D’une certaine manière, vous m’avez sauvé... »
Certes, ce message ne semble pas plus important qu’un autre. Mais sa façon d’écrire, la manière dont elle exprime ses sentiments étaient incroyables. Et la suite de son message l’était encore plus.
« Malgré tout, je ne peux m’empêcher de m’inquiéter pour vous. Je suis certaine que vous me trouverez bizarre, et même stupide mais… mes rêves sont peuplés d’histoires morbides, toutes plus insupportables les unes que les autres. Et ils se finissent tous de la même manière : par la fin du groupe. L’arrêt de Tokio Hotel. Je ne supporte pas cette idée. Et pourtant, cette possibilité m’effraie de plus en plus… »
En lisant ces mots, je me suis rendu compte à quel point nous pouvions être fragile. Les fans, la pression médiatique… Cela nous rendez heureux, mais pouvez également nous détruire. Et c’est en pensant à cela que j’avais alors décidé de répondre à son courrier.
« Tom et moi connaissons Gustav et Georg depuis tellement longtemps. Je ne peux même pas imaginer une séparation quelconque. Rien ne peut nous séparer. Rien. Ne t’inquiète pas pour nous. Tout ira bien. »
Telle avait été ma réponse à son inquiétude. Si j’avais su que tout ça pouvait réellement avoir lieu. Que tout pouvait s’arrêter. Maintenant, je ne suis plus rien. Je ne vois plus le jour. Ton absence me détruit un peu plus chaque jour. Il a fallu d’une minute pour gâcher nos vies à jamais. On s’était promis, et te voilà parti. Je voulais pas te laisser partir. Tu ne m’as pas attendu.
Tout quitter pour toi. Je ne peux plus vivre désormais. Je revois la voiture arrivait en face de nous, percuter la nôtre. Moi avec quelques égratignures, toi le visage ensanglanté…
Arrivée à l’hôpital, aux urgences. On m’interdit de t’approcher, on me dit de laisser faire. Je préviens Gustav et Georg, qui me rejoignent, me soutiennent, m’écoutent, pleurent en silence. Dix jours. Dix jours d’enfer. Dix jours durant lesquels les médecins déclaraient que ton état se stabilisait.
Mais moi je savais. Je savais que ça s’empirait, je me sentais de plus en plus mal, et je restais à tes côtés. Toi, endormi, plongé dans un coma que tu ne méritais pas. Moi, en pleurs, à tes côtés, à te regarder, à espérer. Espérer que tu ouvre les yeux.
Jusqu’à ce mercredi. 02h17. Je m’étais endormi sur ton lit, quand je t’ai entendu murmurer mon nom dans la nuit. Tu m’as dit que tu ne t’en sortirais pas. Je ne voulais pas, non, Tom ne me laisse pas. Tes derniers mots auront été pour moi.
« Bill, promet moi. Promet moi que tu continueras à vivre. Que tu feras ta vie sans moi. Que ta passion pour la musique sera toujours la même. Laisse moi partir seul… »
Mes larmes coulent, je ne peux répondre, et un bruit continu se fait entendre. J’entends les médecins accourir. Ca ne sert à rien. C’est fini. Tu m’as laissé Tom.
C’est dans cette chambre d’hôpital que je t’ai vu mourir. Pourquoi ? Pourquoi toi et pas moi ? On a toujours tout fait ensemble. Je veux qu’on meure ensemble. Voir les gens te pleurer. Les voir tous, t’oublier, tu m’en as trop demandé.
T’es la seul personne qui me faisait exister Tom. Sans toi, je ne sais plus, je suis perdu. Seul, et pourtant tellement entouré. Cette pitié, cette tristesse dans le regard des autres. Je ne peux plus la supporter. Je veux tout laisser, et recommencer. Tout abandonner pour te retrouver.
Je sais que tu veux me voir continuer. J’ai essayé. A la suite de ce bip qui indiquait à tous la fin de ton existence. J’ai essayé. Pendant trois jours. C’est peu certes. Mais sans toi, c’est une éternité.
Je veux mourir avec toi. Je veux mourir pour toi. Me laisser seul, c’est me tuer ! Comment continuer ? Sans mon jumeau, ma chair, ma moitié ?
Je veux partir avec toi. Je ne veux pas rester dans un endroit où tu n’es pas. Et maintenant je me retrouve sur ce toit, à observer la ville. Je vais arrêter de respirer. On pourra enfin se retrouver.
On s’était promis de rester ensemble, quoi qu’il arrive. Tu n’as pas tenu ta promesse, tu n’as pas pu choisir. Je le ferais pour toi. Je tiendrais notre promesse. On sera toujours ensemble, toi et moi. Dans le ventre de maman, tu étais là. Mon enfance, mon adolescence, je l’ai vécu avec toi. Je ne veux pas vivre une vie d’adulte sans que tu sois à mes côtés. Je veux qu’on reste ensemble.
Une dernière pensée, un dernier message. La pensée est dirigée vers cette fan, qui m’a tellement ému le jour où j’ai reçu sa lettre. Tellement forte, et en même temps si fragile. Je me pensais fort. Sans toi, je ne suis plus rien. Une lettre pour nos parents. Un message pour Gustav et Georg. Ils savent tous les deux ce que je vais faire. Ils ne m’en empêcheront pas. Ils connaissent la force de notre lien.
Je me souviens de notre dernière chanson. La fin du concert, moi chantant « In die Nacht », toi à mes côtés. Léger coup de pied, sourires échangés. Un moment magique. Notre moment. Notre chanson.
“Du bist alles was ich bin. Und alles was durch meine Ader fließt.”
Oui, tu es tout ce qui coule dans mes veines. Tout ce que je suis. Ma chair, mon sang, mon cœur, tout ce qui me rend fort. Je t’aime Tom. Sans toi je n’existe plus. Je ne peux pas vivre sans toi. Je me penche sur ce toit. Un peu plus, encore un peu. Je me laisse tomber en avant. Le vent m’emporte près de toi. Rien, je ne ressens plus rien. Si ce n’est ton absence. Je souris, je te rejoins. Peu importe la douleur des autres, ils ne savent pas ce que je ressente. Je me fiche de les laisser. Je veux juste de retrouver. Nous serons enfin ensemble, pour l’éternité…
« Dann spring ich für dich… »
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